Détail des combats dans lesquels les Beni-Foughal se sont engagés lors des campagnes du général de Saint Arnaud
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- Création : vendredi 13 décembre 2019 18:17
- Mis à jour : samedi 14 décembre 2019 17:44
- Publication : samedi 14 décembre 2019 04:17
- Écrit par MedSouilah
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Un ancien voisin d'origine Sétifienne, allah yarahmou, Ahmed Sissaoui, qui habitait avec moi à Boucherka, docteur chercheur en histoire et professeur à l'université de Constantine, m'a dit un jour une phrase que je n’oublierais jamais, quand il a su que je suis des bénifoughales:
Mohamed, il faut être très fier d’être Foughali !
Une cousine qui vit à Paris, Bahia B., que je salue au passage, et avec qui, j'ai beaucoup travaillé, pour l'enrichissement de son magnifique site, ne parle qu'avec des archives qu'elle nous présente dans son journal...Allons y voir.
Gravures relatives au combat du 20 Mai 1851
Le combat le plus meurtrier de la campagne du Général Saint Arnaud eut lieu le 20 Mai 1851, il impliqua principalement les Beni Amran et les Beni Foughal. Ce combat est détaillé ici...
Le livre dont il est maintenant question propose un exposé très détaillé des combats les plus acharnés: il permet de se rendre compte que les Beni Foughal et les Beni Amrane ont été engagés dans tous les combats les plus meurtriers- ceux qui ont fourni la plus forte opposition à l'armée française.
http://www.benifoughal.com/histoire/conqu%C3%AAte-et-colonisation/combats-dans-lesquels-les-bf-furent-engag%C3%A9s-lors-de-la-campagne-du-g%C3%A9n%C3%A9ral-de-saint-arnaud/
Combat du 20 Mai 1851 contre les Beni Amran et bénifoughales.
Références:
Histoire populaire et contemporaine de la France, volume 2
Victor Duruy
Publication de Charles Lahure, Paris, 1865
Ce livre est disponible à la Princeton University Library, et vous le trouverez ici en version numérique dans Google Books.

Commentaires
Comme toujours, les réactions se font de manière épidermique et agressive. Ceci sans considération pour l'un ou l'autre des intervenants et sans souci du moindre respect à son égard.
Là, il s'agit de l'histoire du colonialisme français et non de l'histoire des individus aujourd'hui vivants.
Ce que peut dire l'un ou l'autre dans ce cas n'engage que lui et ne peut donner lieu à des insultes ou s'engager dans des polémiques du plus stérile (encore une fois).
Mais il semble que ce soit là des habitudes acquises dont bien peu pensent à se dissocier pour maintenir la sérénité sur ce portail.
Tout ce que j'ai personnellement à dire c'est : Allah yahdi ma khlak.
Voici maintenant un récit de la campagne militaire de Saint Arnaud vue 'de l'intérieur', que l'on trouve dans les mémoires de Louis charles Pierre Comte de Castellane.
Ce récit est moins complet,et il est plus difficile d'y distinguer les étapes de la progression de la colonne. Mais ce témoignage direct reste très intéressant, car il retranscrit de façon plus concrète la violence des combats...
(Le récit de l'expédition de Kabylie commence en page 395 - si vous voulez aller plus vite vous pouvez commencer à lire à la page 411, et jusqu'à la page 434). Je ne fais figurer ici que quelques passages montrant à quel point ces combats furent un carnage.
Au sujet de l'embuscade qui fera 43 morts et 108 blessés au sein du 10e régiment de ligne (page 420):
www.benifoughal.com/histoire/conqu%C3%AAte-et-colonisation/souvenirs-de-la-vie-militaire-en-afrique/
Références:
Souvenirs de la vie militaire en Afrique
Louis Charles Pierre de Castellane
Victor Lecou, libraire éditeur, Paris, 1852.
L'original de ce livre est disponible à la Hoover Institution- Stanford Library.
Vous pouvez télécharger ce document en français ici.
Une version anglaise 'allégée' est disponible ici.
copier coller le lien:
https://books.google.dz/books?id=B_YTAAAAIAAJ&pg=PA429&dq=beni+amram&lr=&as_brr=3&hl=fr&redir_esc=y#PPP3,M1
Vous trouverez ci-dessous un récit supplémentaire des combats qui se sont déroulés en Mai 2009 dans le cadre de la campagne du Général de Saint Arnaud.
Cet article du Journal de Toulouse reprend les points vus ici mais il ne masque pas totalement la violence des combats - en général les pertes au combat et les exactions commises sont peu détaillées. Ici, en filigrane, on arrive à percevoir la violence des combats, les villages brûlés, et la lutte pour gagner chaque mètre de terrain.
(dans ce texte que le nom de Djidjelli est orthographié de plusieurs manières, je n'ai rien modifié à cela)
www.benifoughal.com/histoire/conqu%C3%AAte-et-colonisation/combats-de-mai-1851-d%C3%A9tails-fournis-par-le-journal-de-toulouse/
"
Presque tous les pas de notre armée, pendant cette brillante expédition, avaient été arrêtés par des difficultés qu'on ne saurait comprendre si l'on n'a apprécié, par ses yeux, la configuration tourmentée de la Kabylie:ravins profonds, cols élevés, pentes abruptes, rochers escarpés, sentiers rendus praticables la pioche à la main sous le feu de l'ennemi, pluies torrentielles, chaleurs accablantes, nuits glacées, telles avaient été les conditions de cette campagne si rapidement terminée. 640 kilomètres avaient éré parcourus en 80 jours, et, dans ving-six rencontres victorieuses, la colonne du général de Saint-Arnaud avait eu 13 officiers tués, 42 blessés, 176 sous-officers et soldats tués, 741 blessés, un homme touché sur huit.
www.benifoughal.com/histoire/conqu%C3%AAte-et-colonisation/campagne-de-saint-arnaud-autres-documents/
Reconnaissance de l'occupant dans les archives ici
www.benifoughal.com/histoire/conqu%C3%AAte-et-colonisation/combats-dans-lesquels-les-bf-furent-engag%C3%A9s-lors-de-la-campagne-du-g%C3%A9n%C3%A9ral-de-saint-arnaud/
Ce livre est disponible à la Princeton University Library, et vous le trouverez ici en version numérique dans Google Books.
Bonne lecture et bonne fin de soirée...Copier coller le lien
https://books.google.dz/books?id=HplBAAAAYAAJ&pg=PA246&dq=foughal&lr=&hl=fr#v=onepage&q=&f=false
Elles sont datées de Djidjelli (on écrivait alors Jigelli), les 19 Mai et 17 Juin 1839, c'est-à-dire au lendemain de la prise de la ville. Elles traduisent, dans un style de conversation à allure militaire, sans fard et sans recherche, l'état d'âme de nos officiers, constamment aux prises avec le danger, et n'échappant à la mêlée, tout frémissants encore de la bataille, que pour confier aux amis chers leurs émotions, leur mépris du danger, leurs espérances aussi, avec tout l'élan généreux d'un cœur affectueux et passionné.
www.djidjelli.info/deux-lettres-inedites-du-capitaine-de-saint-arnaud-djidjelli-1839/
L'éloignement de nos troupes avait rendu l'audace et la résolution aux contingents kabyles accourus au secours des tribus attaquées; ils s'étaient abandonnés si aveuglément aux illusions de l'espérance, qu'ils s'étaient avancés en masses nombreuses jusqu'à quelques lieues de Djidjelly, se flattant de tirer vengeance des défaites de leurs compatriotes, si nous tentions de les attaquer dans la forte position où ils étaient venus se retrancher.
Le général en chef jugea utile de leur donner une leçon aussi rapide que sévère. Notre division reçut l'ordre de se préparer à entrer en campagne le 19 au point du jour; à onze heures elle avait atteint le plateau de Dar-El-Guidjali au milieu du riche territoire des Beni-Amram ; un fort parti ennemi occupait sur la gauche une ligne de hauteurs, éloignée d'environ deux kilomètres, au centre de laquelle se trouvait, près d'un camp fortifié à la hâte, le passage qu'il fallait franchir.
Le général donne l'ordre au corps expéditionnaire d'établir son camp sur ce plateau, et commandant à six bataillons de déposer leurs sacs, il en forme trois colonnes: une reste sous ses ordres ; les deux autres sont confiées à la direction des généraux Luzy et Bosquet; une partie de la cavalerie doit appuyer le mouvement.
A midi, les trois colonnes se mettent en marche et descendent le versant de Dar-El-Guidjali d'un pas rapide; arrivées au pied des positions ennemies, les trois colonnes s'élancent sur les rampes, les gravissent avec une ardeur devant laquelle toutes les difficultés disparaissent, et abordent l'ennemi avec une telle impétuosité qu'il ne peut soutenir le choc ; renversé de toutes ses positions, il se rallie; il tente d'effectuer sa retraite en ordre en la couvrant d'une vive fusillade, et, lorsque nos soldats la pressent trop vivement, en opérant sur eux des retours offensifs; mais le colonel Bouscarin, qui est parvenu à tourner ses positions avec la cavalerie, apparaît devant lui et le charge énergiquement en tète, tandis que nos soldats, stimulés par ce concours imprévu, fondent sur ces masses confuses avec un redoublement d'ardeur.
Les Kabyles, ainsi pris entre la pointe de nos baïonnettes et le tranchant de nos sabres, se jettent avec épouvante dans toutes les directions où ils espèrent échapper à la mort. Cent vingt cadavres restèrent sur le champ de bataille ; ce succès ne nous coûta que deux hommes et trente-un blessés.
Ces positions avaient été défendues par plus de deux mille fusils, appartenant aux tribus des Beni-Amran, des Beni-Ahmed [...]. Cette défaite ne découragea point cet ennemi acharné; loin de se disperser, il se rallia, le soir même, sur une nouvelle ligne de défense occupée par les nombreux guerriers de la tribu des Beni-Foughal et de leurs alliés, dont les positions conquises ne formaient, pour ainsi dire, que les avant-postes.
Sources: "Histoire de l'Armée et de tous les régiments »
La ligne, dont elles occupent tous les points saillants, est formée d'une chaîne de crêtes, presque toutes couronnées par de hautes futaies. Elle présente un développement d'environ deux mille mètres, et offre tous les avantages d'une excellente position stratégique. Un énorme ravin couvre la gauche, une plaine assez vaste s'étend sur la droite, mais la raideur des pentes qu'elle présente peut sembler une protection suffisante. Le général pressent cependant que la se trouve la partie vulnérable de celte forte position, et porte presque exclusivement de ce côté son exploration; il reconnaît bientôt, en effet, que la configuration des lieux sur l'arrière de cette ligne constitue un grave danger pour l'ennemi; les hauteurs où ses forces sont portées s'abaissent en arrière vers un petit vallon qui s'ouvre sur la plaine et dont le col va rejoindre et commande le ravin de gauche.
La cavalerie jetée dans la plaine peut pénétrer dans ce vallon et gagner aisément le col. L'ennemi se trouve donc menacé, en cas de revers, d'avoir sa retraite brusquement coupée.
Le général Saint-Arnaud regagne le camp, son plan d'attaque est arrêté. L'ordre est donné à huit bataillons, sans sacs, de prendre les armes; quatre obusiers et toute la cavalerie doivent concourir à l'attaque. Ces forces quittent le camp à onze heures ; à midi elles se trouvent en présence de l'ennemi. Le général Bosquet, chargé d'exécuter le mouvement de front avec deux bataillons d'élite, jette les zouaves en tirailleurs dans un terrain boisé d'où ils occupent l'attention de l'ennemi par une fusillade sans autre importance réelle.
Pendant ce temps, la cavalerie se masse dans un pli de terrain et le bataillon de tirailleurs indigènes s'approche de la gauche dont il doit gravir les pentes abruptes. Le général Saint-Arnaud, resté avec un bataillon de réserve, donne l'ordre d'attaquer; c'est un coup d'obusier qui transmet ce commandement aux troupes impatientes.
A ce signal toutes ces forces s'ébranlent à la fois. Le général Bosquet, l'épée à la main, prend la tête du 8e de ligne, et s'élance vers la crête, que les zouaves assaillent à droite avec une irrésistible ardeur; les tirailleurs indigènes s'attachant aux rocs, se prenant aux broussailles, gravissent les escarpements de gauche avec une ardeur et une rapidité effrayantes ; la cavalerie, que le 2e bataillons de chasseurs à pied suil au pas gymnastique, se précipite vers l'entrée du vallon, y plonge et, sabrant tout ce qui veut s'opposer à son passage, gagne le col, où les chasseurs à pied arrivent aussitôt qu'elle. Les Kabyles, enveloppés par ce mouvement rapide, se trouvent inopinément attaqués de trois côtés à la fois par des forces qui, se resserrant sur eux , ne leur laissent d'autre retraite que le ravin profond où elles veulent évidemment les jeter.
Le combat prend alors le caractère de la plus furieuse violence. Dans l'alternative de se faire tuer ou de tenter la périlleuse voie de salut que leur offre cette espèce de précipice, les Kabyles ne peuvent d'abord se résoudre à fuir, ils luttent avec l'acharnement du désespoir, disputant chaque pied de terrain qu'ils n'abandonnent que rougi de leur sang et couvert de leurs morts; ce n'est qu'au moment d'être culbutés dans le ravin, qu'ils se décident à s'y dérober à la ceinture de fer que nos baïonnettes et nos sabres ferment sur eux. Ils glissent, se précipitent au fond de cette gorge étroite où leurs masses, s'agitant en désordre et roulant dans la confusion de la terreur, sont obligées de défiler sous le feu de nos bataillons. Le sol reste couvert de trois cent quatre-vingts de leurs cadavres.
Source: "Histoire de l'Armée et de tous les régiments »
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C'est par la suite, que j'ai appris, le fameux décret de création d'un village nommé saintarnaud en 1862, Nom de ce criminel, qui n'est jamais venu dans cette région d'El Eulma)
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ART 1 :il est créé dans le département de CONSTANTINE ,au lieu dit « Taftikia », sur la route de Constantine à SETIF ,a 28 km de la dernière de ces deux villes ,un centre de population de 40 feux qui prendra le nom de SAiNT-ARNAUD. http://www.el-eulma.com/satarno/histoire_d'ElEulma.htm
On relèvera en particulier cette phrase tirée d'une de ses lettres:
"Voici une campagne comme je n'en ai point encore faite en Afrique, malgré mes quinze années de vie militante"
et NE présentent même pas des excuses.
Pourquoi la france avait séparé les tribus des bénifoughales...?
A collo, la plus grande mechta les Ouled Atia, sont des bénifoughales, à guelma aussi.
Voilà ce qu'a fait la france civilisatrice en algérie pendant 130 ans, réduire des villages paisibles en cendre, chasser les autochtones dans des forêts au fin fond des montagnes, sans vivres ni logis. Cela porte le nom de CRIME CONTRE L’HUMANITÉ.
Voici un extrait - malheureusement tronqué - d'un article du journal 'Le Monde Illustré' consacré aux troubles agitant les Babors à cette époque.
Remarque: le nom 'El Aouana' a été mal retranscrit dans l'article, il est écrit 'El Touana'.
Je n'ai pas réussi à trouver de chiffre précis, mais il semble qu'un bataillon à cette époque contenait environ 500 à 700 hommes, et une section 30 à 50 hommes. (si un lecteur averti pouvait confimer cette évaluation...) L'article indique que 4 bataillons et une section bivouaquaient au col d'El Aouana => c'est donc deux à trois mille hommes qui stationnaient là.
Et voici les gravures jointes à cet extrait d'article:
www.benifoughal.com/histoire/conqu%C3%AAte-et-colonisation/insurrection-de-1865-camp-d-observation-d-el-aouana/
Références
'Le Monde illustré'
Edition inconnue
Année de publication probable: 1865
Références:
Revue de l'Orient, de l'Algérie et de toutes les colonies
Tome neuvième
chez Just Rouvier, libraire, Paris, 1851
L'original de ce livre est disponible à l'Astor Library de New York.
Vous pouvez télécharger ce livre en cliquant ici.
Annales Algériennes, nouvelle édition
Tome troisième
E Pellissier de Reynaud
Librairie militaire, Paris, 1854.
L'original de ce livre est disponible à la Bodleïana Bibliotheca
Vous pouvez télécharger ce livre en cliquant ici.
Annuaire historique universel
Histoire politique pour 1851
A Fouquier, C L Lesur
Thoinier Desplaces, Paris, 1853
L'original de ce livre est disponible à la Harvard College Library
Vous pouvez télécharger ce livre en cliquant ci-dessous.
Annuaire de l'économie politique et de la statistique
MM Joseph Garnier et Guillaumin
Guillaumin et compagnie, Paris, 1852
L'original de ce livre est disponible à l'Université du Michigan
Vous pouvez télécharger ce livre en cliquant ci-dessous.
www.benifoughal.com/histoire/conqu%C3%AAte-et-colonisation/campagne-de-saint-arnaud-autres-documents/
Au final, les pertes humaines pour la tribu furent considérables, tous les hommes valides ayant été envoyés au combat; de plus tous les villages de la tribu furent détruits et incendiés.
www.benifoughal.com/histoire/conqu%C3%AAte-et-colonisation/combats-dans-lesquels-les-bf-furent-engag%C3%A9s-lors-de-la-campagne-du-g%C3%A9n%C3%A9ral-de-saint-arnaud/
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