El Milia (Jijel) : Entre dynamisme économique et délabrement
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- Création : mardi 5 juin 2018 11:53
- Mis à jour : mardi 5 juin 2018 12:39
- Publication : mardi 5 juin 2018 11:53
- Écrit par MedSouilah
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La ville, qui a attiré de nombreux projets industriels, continue de baigner dans un décor d’insalubrité repoussante.
Poussiéreuse, délabrée et mal entretenue, la ville d’El Milia est pourtant au rendez-vous d’un tournant dans son activité économique locale. C’est l’effet du méga-site industriel de Bellara, qui est en train de lui donner une autre dimension. Les années de léthargie qu’elle a toujours connues ne sont plus qu’un vague souvenir pour ses habitants, dont certains en profitent pour trouver le bon filon pour faire tourner leurs affaires.
Cela s’est d’ailleurs répercuté sur le créneau commercial, notamment dans l’immobilier, où ceux qui possèdent des biens dans ce domaine ont sauté sur l’aubaine pour louer appartements et locaux à des prix dopés par ce contexte. Les projets industriels de la centrale électrique et du complexe sidérurgique, qui ont nécessité une main-d’œuvre qui se compte par milliers, créant dans leur sillage des milliers d’autres emplois indirects, ont donné de la chance à la population de cette ville, rongée, il y a tout juste quelque temps, par une sévère crise de chômage.
«Il n’y a que celui qui ne veut pas travailler qui ne trouve pas un emploi», lâche un travailleur à Bellara, visiblement impressionné par cette aubaine qui gagne la région. Sur ce site, on compte quelque 5000 travailleurs entre simples ouvriers, cadres et ingénieurs hautement qualifiés, recrutés de la région, de plusieurs wilayas du pays et de l’étranger.
Outre le groupe italien Danieli, qui a décroché le contrat de réalisation du méga complexe sidérurgique, de nombreuses entreprises sous-traitantes majoritairement étrangères sont affectées à ce site pour les travaux des différents lots de cette usine. A la centrale électrique, ce sont des entreprises algériennes et des Coréens du consortium Hyundai Engineering et construction /Daewoo international, qui sont chargés des travaux de montage de cette station.
Toutes ces entreprises et le personnel qu’elles emploient ont contribué à dynamiser l’activité économique que connaît la région en matière d’emploi et de commerce. De nombreux diplômés universitaires et des centres de formation professionnelle, des spécialistes en charpente métallique et dans bien d’autres domaines techniques ont trouvé l’emploi dont ils ont toujours rêvé. «Cela nous permet de soigner notre CV», se réjouit un jeune diplômé, tout auréolé de son emploi à Bellara.
A la réception de ces projets, il ne restera que quelque 1 500 travailleurs affectés à l’usine sidérurgique et 350 à la centrale électrique, mais des milliers d’autres emplois indirects se maintiendront dans cette ville, qui semble ne pas mesurer la dimension qu’elle est en train de prendre. «C’est désolant de voir toute cette saleté et ce délabrement, j’ai travaillé un peu partout en Algérie et je n’ai jamais vu autant d’abandon», se désole un employé au chantier de la centrale électrique, venu de l’ouest du pays.
Avec ce dynamisme économique qu’elle est en train de connaître et les futures recettes fiscales qu’elle aura à engranger de ces installations industrielles, la ville d’El Milia peut compter sur cette chance pour se mettre au diapason de son futur développement et changer sa triste image qui lui colle à la peau telle une fatalité.
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